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Veaux & Génisses

Vos génisses doivent s’adapter à leur environnement : mais comment faire ?

par Mathilde BIGEAULT

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La vie d’une génisse est rythmée d’une multitude de transitions. On insiste très souvent sur les transitions alimentaires et les changements de bâtiments mais on ne pointe que très rarement du doigt certains changements qualifiés de « minimes » mais qui ont toutes leur importance dans le bon développement des génisses.

De nombreux changements durant la première phase de vie

 

De manière générale, après la naissance les veaux restent en case individuelle durant une à deux semaine suivant le rythme des vêlages. Durant cette première phase, les veaux s’habituent à leur espace de vie et à un type de distribution de buvée donné. Lors du passage en case collective beaucoup de paramètres peuvent être modifiés.

Le mode de distribution de buvée peut changer : par exemple passage d’une buvée au seau tétine individuel au seau tétine collectif. Ce changement induit de la concurrence à la buvée et implique un niveau d’observation élevé pour que l’ensemble des veaux reçoivent la quantité de lait nécessaire à leur besoin. Dans ce type d’exemple, il est recommandé d’avoir des lots de génisses très homogènes et de retirer du lot les génisses malades le temps qu’elles se rétablissent pour assurer le volume de buvée ingéré.

L’accès à l’eau fait aussi partie des changements fréquents rencontrés dans les élevages. Généralement, en case individuelle l’eau est distribuée au seau et en case collective on trouve sur le terrain des abreuvoirs à palette, à tube ou à niveau constant. Au moment du changement de lot, il est conseillé d’aiguiller les génisses vers le point d’eau pour qu’elles identifient bien la localisation de l’abreuvoir. L’observation des génisses est encore une fois un point clé pour détecter les génisses qui n’iraient pas à l’abreuvoir. L’eau à volonté est indispensable pour garantir de bonnes croissances. 

Conseil : L’abreuvoir à niveau constant reste le plus intéressant pour garantir un abreuvement optimal des génisses. Il est conseillé de vérifier 2 fois par jour la propreté des abreuvoirs.

Attention à la marche !

La présence de marche dans les cases collectives est aussi un changement auquel les génisses sont généralement confrontées en élevage. Il est souvent nécessaire d’aider les génisses au moment de la buvée pour monter et descendre de la marche. Les dimensions de cette marche sont aussi à réfléchir. Compter 1,2 mètre de longueur pour 25 à 40 cm de hauteur selon la périodicité de curage. Attention toutefois à la localisation de l’abreuvoir, si celui- ci se situe sur la marche, les génisses auront surement un accès à l’eau restreint durant leur phase d’adaptation.

« Qui dit passage en case collective dit souvent cornadis »

Le passage au cornadis est une étape clée dans la vie des génisses car elles y sont généralement confrontées toute leur carrière. Il est donc nécessaire de tout mettre en œuvre pour qu’elles n’aient pas peur du cornadis. Premier conseil, éviter d’ébourgeonner les génisses au niveau du cornadis pour limiter les refus de passage de tête. Préférez les cornadis anti-pendaison pour les jeunes génisses pour qu’elles puissent dégager leur tête facilement. Il est aussi recommandé d’apprendre aux génisses à rester attachées aux cornadis un court moment pour limiter les stress lors d’intervention comme la vaccination, la tonte ou encore l’insémination.

Transition alimentaire : attention à la granulométrie des aliments

Les transitions alimentaires sont à prendre très au sérieux au niveau de l’alimentation des génisses du point de vue nutritionnelle mais aussi du point de vue « présentation » de l’aliment. Un changement de granulométrie peut faire varier l’ingestion de l’aliment, la transtion alimentaire est donc aussi importante de ce point de vue là. 

 

La mise à l’herbe 

La mise au pâturage engendre une transition alimentaire importante mais il ne faut pas négliger les autres changements qui accompagnent celle-ci. L’apprentissage de la présence d’une clôture électrique est indispensable avant la sortie d’un lot en pâture. Généralement, il est conseillé de laisser les génisses dans un parc d’apprentissage une dizaine de jours en présence d’une clôture électrifiée pour qu’elles se familiarisent avec celle-ci. Les parcs d’apprentissage sont souvent équipés de barrières naturelles (haies) pour limiter le risque de sortie des génisses.

En résumé, l’élevage des génisses ne se résume pas juste à un bon calage de ration et à des transitions bâtiments réussies. L’observation quotidienne des animaux est indispensable pour l’adaptation des génisses à leur environnement.

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