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Médecines complémentaires

Les médecines complémentaires au secours des boiteries

par Dr Cyrielle CORBIER

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Comme pour toute pathologie, l’identification de la cause de la boiterie, autrement dit l’établissement du diagnostic étiologique, permet d’orienter son choix quant au recours à l’une ou l’autre médecine complémentaire. Nous distinguerons alors les différentes approches en fonction du siège de la boiterie : si elle provient du pied de l’animal (80 à 90% des cas) ou si elle trouve son origine plus haut dans le membre voire ailleurs dans le corps (colonne vertébrale, bassin, …).

Que l’on soigne de manière conventionnelle ou par des pratiques alternatives, avant tout traitement, il faut lever la patte de la vache.

 Il serait idiot d’administrer un quelconque remède à l’animal pour un simple caillou coincé entre les onglons !

 

Et pourtant, le manque de réactivité à lever le membre (plus d’un mois en moyenne), impacte les chances de guérison et de rétablissement de l’animal ! En effet, le gravillon peut vite induire des lésions plus importantes s’il n’est pas retiré à temps et engendrer le recours à différents traitements. 

De nombreuses pathologies touchant le pied des bovins ont une origine infectieuse. Ainsi, la dermatite digitée (maladie de Mortellaro), le fourchet, le panaris ou encore l’abcès de sole résultent de différentes bactéries. En aromathérapie, de multiples huiles essentielles possèdent des propriétés anti-infectieuses telles que la Tea Tree ou le Clou de girofle. Ces huiles se retrouvent communément dans solutions ou onguents pour onglons. 

 

Pour la gestion de l’infection, l’homéopathie n’est pas en reste ! Il existe en effet également des solutions vétérinaires homéopathiques contenant différents remèdes spécifiques de la suppuration, de la putréfaction tels que Pyrogénium ou Hepar Sulfur. La seule subtilité est dans l’administration puisque ces solutions s’appliquent sur une muqueuse et non pas sur le pied atteint ! 

 

Qui dit infection dit très souvent inflammation. Là encore les médecines complémentaires ont leur carte à jouer afin de réduire la douleur et soulager nos animaux. Ainsi, l’argile peut être administrée sous forme de cataplasme et par ses vertus décongestionnantes, elle aide à drainer l’inflammation de la zone. Cette propriété peut être renforcée par l’action de certaines huiles essentielles telle que l’Eucalyptus Citronné ou la Gaulthérie que l’on retrouve dans des crèmes rafraîchissantes ou directement contenues dans des emplâtres. 

 

En outre, on pourra s’appuyer sur les propriétés cicatrisantes de la Calendula et du miel pour favoriser la résorption d’une lésion ou d’une plaie. 

Bien évidemment si les cas de boiteries dans le troupeau dépassent 15%/an, il sera nécessaire de mettre en place un audit afin d’identifier les leviers d’actions à mettre en œuvre d’un point vue préventif (hygiène, logement, alimentation, …) et non plus se limiter à intervenir en mode « pompier ». 

 

Pour les boiteries ayant une autre origine que le pied, la cause principale résulte très généralement d’un trauma, d’un choc. A cet égard, une solution homéopathique est commercialisée à cet effet et contient différents remèdes tels que l’Arnica ou encore Bellis Perennis. Les traumatismes sont également une des grandes indications de l’ostéopathie. Ainsi, cette médecine qui a pour but de rétablir un état d’équilibre et de mobilité générale du corps, permet de lever les dysfonctions survenues suite à un vêlage, une chute, un chevauchement. Enfin, en acupuncture, la stimulation de points spécifiques permet d’aider à la récupération d’une bouleture après une mise bas, d’une déviation de membre chez les jeunes veaux ou encore de réguler une inflammation. 

 

Pour finir, de nouvelles solutions proposent une autre gestion de la problématique liées aux bactéries pathogènes responsables de diverses infections du pied (voir plus haut dans cet article). Ainsi, elles ont pour objectif d’ensemencer le milieu et orienter le microbisme du bâtiment. Dès lors, un équilibre se crée, se rétablit entre les flores désirables et celles pathogènes avec comme conséquence une diminution de la pression d’infection. Des solutions sont actuellement à l’essai et semblent prometteuses (à pulvériser sur les membres, sous format pédiluve ou encore à appliquer sur les sols). 

 

 

Maintenant que vous connaissez l’étendue du champ d’action des médecines complémentaires, laquelle souhaiteriez-vous tester si une boiterie se profilait dans votre troupeau ? 

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