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Médecines complémentaires

L’ostéopathie : intéressante dans un élevage ?

par Dr Cyrielle CORBIER

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Bien que les interventions des ostéopathes se multiplient dernièrement au sein des élevages, elles ne concernent majoritairement que des situations liées à des traumas. Par méconnaissance, on restreint souvent en effet le domaine de compétence de l’ostéopathie à la sphère musculosquelettique et c’est bien dommage !

Découvrons ensemble l’étendue du champ d’action de cette médecine manuelle pleine de richesses.

La vie, c’est le mouvement

Ce principe s’applique à tous, y compris aux bovins et à l’ensemble de leur organisme. L’ostéopathie a pour mission de lever les restrictions de mobilité afin de retrouver de la symétrie dans le mouvement que ce soit au niveau d’une articulation, d’un viscère ou encore d’une glande.

Au-delà des indications traumatiques (chute, chevauchement, suite de vêlage pour la vache et le veau, difficultés à téter), l’ostéopathie peut être utile après toute intervention chirurgicale. Ainsi, après une césarienne ou une opération de la caillette, les tissus sont en fibrose cicatricielle, ce qui correspond à un état physiologique de restriction de mouvement. Une manipulation ostéopathique lève les adhérences, redonne de la mobilité aux tissus, ce qui leur permet de retrouver une fonctionnalité normale.

Un retour du bon fonctionnement des organes

Au niveau de la cavité abdominale et thoracique, dès qu’une tension s’applique sur l’un des organes, celui-ci ne peut plus exercer correctement sa ou ses fonctions. L’ostéopathie permet au viscère de récupérer une amplitude de mouvement normale, celui-ci retrouve alors la possibilité de réaliser ses mécanismes d’actions. Dès lors, une fois cette notion intégrée, on comprend que le domaine d’intervention de l’ostéopathie est très vaste.

Ainsi, en manipulant le foie des vaches, l’ostéopathe permet d’améliorer ses fonctionnalités et agit par conséquence sur le métabolisme digestif ou encore sur l’immunité globale de l’animal. Lors de troubles digestifs, une manipulation ostéopathique permet de lever les tensions qui perturbent la motilité du ou des organes concernés et rétablira un cheminement harmonieux du bol alimentaire.

Dans le cas de problèmes respiratoires, l’ostéopathie ne soignera pas la maladie en elle-même mais s’attachera à lever les séquelles de celle-ci. En effet, la toux et les difficultés à respirer peuvent engendrer des blocages au niveau de la cage thoracique, comme les côtes ou le diaphragme, mais aussi des tensions au niveau de la colonne vertébrale, sur les vertèbres thoraciques et cervicales par exemple.

Une bonne prise en charge des troubles de la reproduction

Une autre indication de l’ostéopathie en élevage bovin est la prise en charge de l’infertilité ainsi que le manque de manifestation de chaleurs. Celles-ci dépendent effectivement de plusieurs organes/structures et les manipulations ostéopathiques peuvent intervenir sur toutes. Ainsi, la libération d’un ovule par l’ovaire est sous influence hormonale notamment produite par l’hypophyse, glande située dans le crâne. Cette hormone transite dans l’organisme via un axe vasculaire qui part de la tête, en passant par le cœur, l’aorte pour finir jusqu’à l’ovaire via l’artère ovarique (elle-même en lien avec la seconde vertèbre lombaire). S’il y a une fécondation, il faut alors que l’utérus ait la capacité d’accueillir cet embryon et lui permette sa nidation. L’innervation de celui-ci dépend du plexus hypogastrique situé au niveau du sacrum.

Vous l’aurez compris, l’ensemble des structures citées qu’elles soient osseuses, vasculaires, nerveuses ou viscérales jouent un rôle dans la possibilité d’une éventuelle fécondation suivie d’un développement embryonnaire et une dysfonction ostéopathique sur l’une d’entre elles limitera les chances de réussite.

 

L’ostéopathie a donc toute sa place en élevage, à vous d’y penser pour améliorer l’état de santé et de bien-être de vos animaux !

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