La naissance est un grand stress pour le veau : il doit s'adapter brutalement à la vie extra-utérine. Physiologiquement, il doit faire face à un manque d'oxygène momentané (hypoxie) à une perte de chaleur (passage de l’utérus de sa mère à 38 °C à la température extérieure), à une hypoglycémie (car ses réserves énergétiques sont faibles - 4 % de gras corporel), à une acidose métabolique, présente entre 1 à 4 heures après la naissance, et à un microbisme ambiant conséquent face à son immunité encore précaire.
Le management du veau nouveau-né est donc capital pour lui garantir le meilleur démarrage possible et augmenter ses chances de survie. 5 éléments sont ainsi primordiaux :
Lui garantir un microbisme ambiant le plus limité possible
Cela passe par un box de vêlage propre, sec, bien paillé, nettoyé et désinfecté entre chaque naissance. En cas d’intervention au vêlage, l'opérateur doit se laver les mains, mettre des gants avec gel et pratiquer une hygiène soignée de la vulve.
Séparer le veau rapidement de sa mère permet de le soustraire à certains agents agresseurs portés « à bas bruit » par les mères (colibacilles, virus des diarrhées, coccidiose, mycobactérie de la paratuberculose, etc.).
La case ou niche du logement doit être nettoyée et désinfectée entre chaque veau avec un produit oocide (détruisant les œufs des cryptosporidies et coccidies).
S’assurer du déclenchement de la respiration
Un veau normal prend la position sternale en une minute. Le démarrage de la respiration peut être stimulé par différents réflexes comme l'excitation avec un brin de paille des naseaux ou verser un seau d'eau froide sur la nuque du veau. Au besoin des stimulants cardio-respiratoires peuvent être prescrits par votre vétérinaire.
De plus, des kits d'aspiration des glaires des voies respiratoires puis d'insufflation d'air existent. Même si la procédure est parfois décriée car elle aurait tendance à comprimer le diaphragme par le poids des organes abdominaux, pendre le veau afin de lui permettre d'évacuer les glaires peut être bénéfique. Auquel cas, cette suspension ne doit pas excéder une minute ! Il faut au plus vite placer le veau en position sternale.
L’ombilic doit être désinfecté avec soin
Par trempage ou par spray (avec des mains propres !),car il est une porte d’entrée de bactéries potentiellement responsables de « gros nombril », d’abcès abdominaux ou hépatiques, d’arthrites ou autres infections urinaires. Chez les veaux allaitants, ces soins à l’ombilic peuvent toutefois être contre productifs par léchages répétés de la mère.
Faire boire très rapidement du colostrum
Pour transférer au veau une immunité, des nutriments, des oligo-éléments, des vitamines (notamment ADE) et différents hormones et facteurs de croissance. Le veau doit ingérer 200 g d’anticorps au cours des 12 premières heures de vie. La quantité de colostrum à ingérer est donc dépendante de sa qualité qui doit être mesurée au réfractomètre. 4 règles pour le colostrum : qualité mesurée, quantité calculée en fonction de sa qualité, distribution précoce et hygiène renforcée de récolte. Ces différents aspects ont fait l’objet d’articles précédents.
Assurer un confort thermique au veau qui se situe entre 7 et 20 °C
Le veau doit se réchauffer rapidement ; si besoin avec l’aide de « bouchonnage » énergique, d’une lampe chauffante ou d’un manteau. Le lit de paille sous le veau doit être conséquent. Attention aux déperditions de chaleur par contact avec une paroi froide du fond de la case individuelle.