Mais comment définit-on une bonne circulation ? Comment la mesurer ? Quels leviers pour y parvenir ? Tant de questions à se poser par rapport à son installation robot, mais également et surtout à se poser si vous envisagez de passer en traite robotisée.
Une bonne circulation, c’est quoi ?
Attention aux raccourcis. On ne mesure pas la qualité de la circulation en n’observant uniquement le nombre de traites moyen par vaches et par jour (le fameux repère de moyenne troupeau de 2,5 traites/j/VL) !
Une bonne circulation se mesure par une bonne régularité de traite (intervalle entre traites relativement constant), combinée à une bonne répartition du nombre de traites par jour et par vache, en fonction de la production et de l’avancée en lactation.
Mais une bonne circulation se traduit également, et on a tendance à l’oublier, par des accès réguliers :
- à l’auge par le biais d’une dizaine de repas quotidiens,
- à l’abreuvement avec un besoin de 70 à 150 litres quotidiennement, pris par buvées de 10 à 15 litres
- au couchage. Les vaches ayant besoin d’environ 15 h de repos par jour
Pour y parvenir : Observation et bon sens.
Pour assurer une bonne circulation au robot, il faut observer et identifier les facteurs risquant delimiter la circulation des vaches dans votre bâtiment ou futur bâtiment, et les facteurs pouvant favoriser la circulation, et motiver les vaches à se déplacer.
Facteurs limitant la circulation
Un des premiers facteurs limitant la circulation est l’état de santé de la vache. Une vache malade ou boiteuse va voir sa mobilité réduite.
Mais il y a également l’effet « dynamique de troupeau » qui risque fortement d’être impacté sur un troupeau relativement avancé en lactation lorsque le stade de lactation dépassera les 180 – 200 jours de lactation.
Attention à la concurrence à l’auge, au couchage, aux abreuvoirs et au robot. Pour ce faire il est primordial d’assurer 1 place de cornadis et 1 logette par vache, 10 % des vaches pouvant s’abreuver simultanément, ne pas saturer les stalles et garder un grand espace devant les robots.
De même, des sols glissants, ou des allées trop étroites (inférieures à 3 mètres) ne vont pas favoriser les déplacements.
Dans la liste des facteurs pouvant dégradation la circulation on peut également citer l’ambiance du bâtiment et d’éventuels soucis géo biologiques ou électriques.
Facteurs favorisant la circulation et la fréquentation du robot
Pour inciter les vaches à se déplacer, il est indispensable que le fourrage soit disponibleenpermanence. L’appétence et la disponibilité des concentrés au robot vont bien entendu aller dans le même sens, même s’il n’est pas nécessaire d’en distribuer des quantités énormes pour attirer les vaches.
Et bien entendu, le niveau de production et la quantité de lait attendu à la traite vont aussi inciter les vaches à aller se faire traire.
D’autres points qui peuvent paraitre anodins ont toute leur importance : l’éclairage de la zone robot et de l’auge la nuit en fait partie.
L’aire d’isolement, indispensable
Dans tout troupeau et quelque soit le bâtiment, il y aura fatalement, suivant les périodes, des vaches à aller chercher (fin de lactation, boiteries, mammites, vaches à inséminer, à échographier…).
Trier ces vaches dans le troupeau représente du temps plus ou moins conséquent pour l’éleveur, mais représente également un facteur de perturbation pour le troupeau, notamment pour les vaches circulant bien.
C’est pourquoi il est indispensable de prévoir, lors de la conception de l’installation, une « aire d’isolement » pouvant accueillir jusqu’à 10 % des vaches du troupeau. Ces vaches, pour lesquelles une attention particulière est nécessaire, pourront ainsi être triées et guidées dans cette zone, directement depuis les robots.
Les circuits guidés, possibles, mais avec quelques précautions
Suivant les installations, il est possible de guider les vaches dans le bâtiment (avec barrières, portillons anti-retours et portes d’identification).
Ces équipements peuvent s’avérer avantageux, mais il faut rester prudent dans la conception de ce type d’installation. Il faut éviter les systèmes où l’on va forcer le rythme des activités journalières des vaches dans le seul but d’augmenter les fréquentations au robot, au dépend par exemple de l’accès à l’auge ou aux abreuvoirs. Lorsqu’un tel système est mis en place, il doit être pensé et conçu dans le but d’alléger le travail de l’éleveur, tout en respectant les libertés d’activités et le confort des vaches au quotidien.
Pour que la circulation des vaches dans votre bâtiment soit optimale, il faut avant tout prendre du recul et respecter quelques règles de bon sens. Savoir bien exploiter les données de circulation des vaches à partir du robot, les placer dans le contexte en s’appuyant sur les facteurs de votre installation est un premier pas vers l’optimisation de la circulation.
Une bonne circulation c’est la clé pour avoir un impact positif sur la santé et la production de vos animaux mais également sur votre confort de travail.