Qu’est-ce qu’une empreinte carbone ?
Il s’agit de la différence entre les émissions de GES et du stockage de carbone. L’unité de l’empreinte carbone est le kilogramme équivalent CO2 (kg eq. CO2) par kilo de viande vive.
Pour améliorer son empreinte carbone, il est donc possible de jouer sur deux leviers :
- Réduire les émissions de GES
- Augmenter le stockage de carbone (a déjà fait le sujet d’un article sur ce blog).
En allaitant, les leviers d’action pour réduire les émissions de GES sont semblables à ceux identifiés en élevage laitier (voir article correspondant sur le blog).
Optimiser la conduite d’élevage :
L’objectif global est de produire un maximum de viande vive par UGB, c’est-à-dire avoir un troupeau efficient. Par conséquent, la gestion technique du troupeau est le levier fondamental. Il s’agit de réduire le nombre d’animaux improductifs : adapter l’âge au premier vêlage au système en question (plus précoce dans les systèmes à base de maïs, plus tardif dans les systèmes valorisant des prairies permanentes), réformer les vaches vides et maitriser le taux de gestation. L’indicateur « Intervalle vêlage-vêlage » est à suivre régulièrement. Ces animaux improductifs sont des animaux qui coutent cher à l’éleveur (alimentation, temps de travail, soins…) et qui, en plus, émettent des GES sans avoir de valorisation produit en parallèle.
Gérer le sanitaire est indispensable : les mortalités sont des pertes sèches, aussi bien technique qu’économiques. Elles pénalisent fortement l’empreinte carbone de l’atelier puisque le produit final est plus faible que ce qu’il devrait être. Dans la même logique, le poids des animaux vendus contribue à améliorer ou pénaliser l’empreinte carbone : réfléchir à la politique d’engraissement des réformes et aux GMQ des jeunes est un axe à prendre en compte.
L’équilibre des rations impacte plusieurs postes. D’une part, une bonne qualité des fourrages distribués permet de limiter les apports de concentrés. D’autre part, équilibrer correctement les rations va permettre d’atteindre de meilleures croissances ou engraissement et d’assurer la production laitière maternelle.
Côté végétal, l’optimisation des quantités d’engrais (organique et minéral) apportées est un de principaux leviers pour réduire les émissions de GES. Cela passe par une mise en adéquation entre les quantités épandues et les besoins réels des cultures (et pas des rendements espérés…). Les engrais organiques sont trop souvent considérés à tort comme des déchets et, de fait, mal valorisés.
Réduire les consommations d’énergie :
Enfin, un poste transverse : les consommations d’énergies directes (fioul, électricité). En élevage allaitant, les consommations d’électricité sont anecdotiques. En revanche, le poste carburant peut souvent être optimisé. Pour réduire les consommations de carburant, plusieurs pistes d’action sont envisageables : mettre en adéquation la puissance des tracteurs utilisés avec le chantier à réaliser, rouler de façon plus économe, faire passer régulièrement les tracteurs au banc d’essai afin de déceler des anomalies ou des dysfonctionnements.
Pour quels impacts ?
Ces différents leviers ne sont pas tous aussi efficaces sur les émissions de GES.
Leviers | Potentiel de réduction sur les émissions de GES |
Réformer les vaches vides (de 10 à 0%) | -7 % |
Maitriser les taux de gestation (de 82 à 94%) | -10% |
Réduire l’âge au 1er vêlage (de 20 à 60% vêlant à 2 ans) | -5% |
Réduire la mortalité des veaux (de 16 à 7%) | -12% |
Source : IDELE
L’impact économique de ces leviers est positif. En effet, il s’agit concrètement d’optimiser le système existant en travaillant sur la technicité. Pour les quatre leviers présentés dans le tableau ci-dessus, l’Institut de l’Elevage a chiffré leur impact économique à +9,3 % d’EBE / Produit Brut.