Menu
Nutrition & santé

#2- Comment guérir et prévenir l’acétonémie ?

par Dr Jean-Michel CUMINET

Partager cet article

La cétose (ou acétonémie) est une maladie métabolique. Les vaches atteintes doivent évidemment être prises en charge. Pour prévenir la cétose, l’essentiel des mesures est à prendre durant le tarissement.

La prise en charge de la pathologie

Le diagnostic biochimique repose sur le dosage du principal corps cétonique - le béta-hydroxybutyrate (BOH) - dans le sang (bandelette utilisée par le vétérinaire), l’urine ou le lait (Cétodétect) et la mise en évidence d’une hypoglycémie (analyseur portatif). De plus, le rapport des taux utiles du lait TB/TP est souvent supérieur à 1,3.

La prise en charge de la pathologie repose sur :

               - une perfusion de solutés riches en sucre réalisée par le vétérinaire dans les cas graves.  - une relance du « recyclage » des corps cétoniques au niveau du foie par apport de                précurseurs de glucose par voie orale : les principaux sont le monopropylène glycol ou le propionate de sodium.

               - une aide à « la santé » du foie pour relancer le métabolisme et éviter la stéatose : apport d’hépato-protecteurs (choline, méthionine, bétaïne, vitamines B 12, etc.).

Lorsque l'acétonémie est secondaire à une autre pathologie, la cause de cette dernière doit être gérée.

Les mesures préventives

Comme pour la prévention des autres pathologies métaboliques, la gestion de la phase de tarissement est primordiale à la prévention de la cétose.

 

Conduite du tarissement

Alimentation

- Des apports énergétiques maitrisés (8,5 à 9 UFL) : ensilage de maïs rationné (5- 6 kg MS/j). Equilibre énergie /azote.

- Phase de « préparation vêlage » avec une transition alimentaire de 3 semaines pour préparer la flore du rumen à la lactation : incorporation de concentré énergétique et azoté pour maintenir les papilles du rumen fonctionnelles (sans aboutir à une ration VL) et ration suffisamment fibreuse pour maintenir le volume du rumen et donc la capacité d’ingestion.

Conduite

- Note d’état corporel maitrisée entre 3,2 et 3,5

- Santé du foie : hépato-protecteurs, traitement douve si mise en évidence de ce parasite du foie dans l’élevage

- Maintien d’un exercice physique suffisant

- En situation d’état excessif d’engraissement et si la mamelle est saine, la durée de tarissement peut être réduite à 4-5 semaines.

Conduite des premières semaines de lactation  

Alimentation

- Niveau énergétique adéquat de la ration : à partir du vêlage, l’apport de concentré doit être progressif (1 kg tous les 3 jours).

- Si besoin, apport préventif de monopropylène glycol, notamment sur les vaches grasses ou hautes productrices.

- Eviter tout ce qui va pénaliser l'appétit et l'ingestion (transitions trop rapides, déficit en azote soluble, acidose, aliments inappétents)

Conduite

- Traiter rapidement les maladies à l’origine d’une baisse d’appétit : mammite, métrite, boiterie, …

Prévention médicale

Sur prescription vétérinaire

- Le vétérinaire peut juger utile l’administration d’un bolus sur les vaches taries « à risque ». Ce bolus a pour vocation de modifier la population bactérienne du rumen afin de produire plus de précurseurs de glucose.

 

La cétose (acétonémie) est une pathologie métabolique majeure. Les cas cliniques ne surviennent généralement que sur quelques vaches ; avec plus de 10 % de cas, des investigations doivent être réalisées. Les cas subcliniques génèrent eux-aussi, de façon insoupçonnée, des pertes économiques importantes.

 

Pour en savoir plus sur cette maladie, consultez notre article #1- Que se cache-t-il derrière l’acétonémie ?

Contacter l'auteur

Des questions ?
Nos experts vous répondent !